Hirondelles et martinets en danger

Les martinets et hirondelles sont en train de disparaître de manière dramatique ! Leur population a chuté en moyenne de 40 % depuis 30 ans dans tout l’hexagone. Les principales causes de ce déclin sont imputables à l’homme : destruction des nids, et utilisation massive d’insecticides. Pour enrayer le déclin de l’hirondelle et des martinets, il conviendrait de mettre en place des mesures incitatives favorisant la polyculture et l’élevage extensif. Une forte réduction de l’emploi des pesticides chimiques est nécessaire pour garantir une présence suffisante d’insectes. Enfin, il est nécessaire que les nids ne soient pas détruits.

Hirundo rustica – Hirondelle rustique ou des cheminées – ©photo : F. Siblet

Hirundo rustica
(Linné, 1758),

L’Hirondelle rustique se caractérise par une silhouette élancée, des ailes longues, triangulaires et effilées, un cou peu prononcé et une queue nettement échancrée. Le dessus du plumage est bleu-noir uniforme aux reflets métalliques et le dessous du corps va du blanchâtre au roussâtre. Le front et la gorge sont rouge foncé. Un collier bleu noir forme une bande pectorale qui tranche nettement avec la poitrine blanchâtre au roussâtre. Le dessus de la queue fourchue avec ses rectrices externes très allongées est marqué d’une rangée de petites taches blanches à proximité de l’échancrure. Le bec et les pattes de faible taille sont noirs. Elle lance constamment des cris aigus sonores suivis de rapides gazouillis entrecoupés de trilles et de sons sifflés. Elle fréquente principalement les zones rurales, dans les fermes où se pratique l’élevage extensif riche en insectes aériens (prairies naturelles, haies, bois, mares, étangs…). Son installation est favorisée par l’architecture des bâtiments de ferme et leur accessibilité. Le nid peut être construit dans des garages, granges, greniers, buanderies ….

Les premiers migrateurs peuvent être observés dès la mi-février. Le retour des oiseaux culmine entre le 15 avril et début mai. À partir de juillet, se forment des rassemblements de plusieurs milliers d’oiseaux. Les départs en migration commencent début août jusqu’au 30 septembre. L’activité diurne de l’espèce est consacrée aux vols alimentaires afin de couvrir les besoins de l’élevage des nichées. Elle se pose où se déplace rarement à terre, pratiquement exclusivement lors de la collecte de boue pour la construction du nid. Fidèles au site de reproduction, les couples, souvent unis pour la vie, s’affairent dès leur retour à la restauration de leur nid ou à la construction d’un nouveau nid. Il est constitué d’un mélange de boue et garni à l’intérieur de brins d’herbes sèches, de plumes et de crin de cheval. La première ponte débute fin avril. Elle comprend de trois à six œufs incubés pendant 14 à 20 jours. L’hirondelle rustique niche rarement en colonie importante. Les effectifs européens ayant subi un déclin depuis les années 1970, son statut de conservation est considéré comme défavorable.

Delichon urbicum (Linné, 1758)

Hirondelle aux parties supérieures noires à reflets métalliques bleus et croupion blanc caractéristique. Les parties inférieures sont blanches et le dessous des ailes est gris. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel visible. C’est une espèce coloniale et commensale de l’homme qui niche sur des bâtiments et plus rarement dans des milieux rupestres. Elle est migratrice et les premiers individus sont observés dès février mais le retour vers les sites de nidification ne commence réellement qu’au mois de mars. Le départ vers les sites d’hivernage est tardif et s’effectue durant les mois de septembre et d’octobre. Elle utilise de la terre pour construire un nid en forme de coupe sous des corniches, rebords de toits, ponts, balcons, etc. Les deux sexes participent à la construction du nid qui nécessite en moyenne une dizaine de jours ; chaque partenaire participe également à la couvaison des œufs (généralement 4 à 5) et au nourrissage des poussins. Les colonies d’hirondelles de fenêtre regroupent souvent plusieurs dizaines de couples. C’est une espèce qui se nourrit d’insectes volants et de petite taille.

Apus apus (Linné, 1758)

Le Martinet noir ressemble quelque peu aux hirondelles, qui ont cependant les ailes plus courtes et la face inférieure plus claire. Ancien habitant des falaises et des grottes, il s’accommode maintenant des cavités de nos bâtiments (5 m et plus). Il niche dans des cavités étroites situées sous les toitures ou dans les bâtiments, où les deux partenaires construisent un nid, sur une surface plate, en forme de coupelle plate de 10 cm de diamètre, composé de divers matériaux happés au vol (végétaux, papiers, plumes…) et agglutinés par la salive. Le nid de l’année précédente est réutilisé et consolidé si nécessaire par les deux membres du couple qui sont généralement fidèles. En général il n’y a qu’une seule ponte annuelle de un à trois œufs. Les poussins naissent généralement en juin. Ils sont nourris de proies transportées dans la cavité buccale sous la forme d’une balle d’insectes vivants collés par la salive gluante. L’élevage se prolonge de 39 à 45 jours. Les premiers envols sont observés début juillet et jusqu’à la mi-août. Son alimentation se compose exclusivement d’arthropodes : insectes hémiptères, coléoptères, diptères, lépidoptères et arachnides. L’abondance des captures est étroitement liée aux conditions météorologiques. Il chasse plus au-dessus de l’eau par temps médiocre, l’émergence d’insectes aquatiques étant alors plus importante que celle des insectes terrestres. Le Martinet noir peut aussi chasser des insectes loin de son site de reproduction, en tirant profit de situations climatiques particulières pour exploiter les insectes prisonniers des courants d’air chaud ascendants. le Martinet noir peut bénéficier indirectement de la protection au titre de patrimoine historique, de certains monuments dont l’architecture, est plus riche en anfractuosités.

AIDEZ-NOUS À LES PROTÉGER

La protection des martinets et hirondelles repose essentiellement sur les actions suivantes :

• Protéger les nids existants (ils sont réutilisés chaque année)

• Éviter les dérangements autour des nids pendant la période de nidification

• Poser des planchettes anti-salissure en cas de gêne concernant les fientes

• Placer des bacs à boue à proximité des zones de nidification

Pour les hirondelles de fenêtre ou rustiques, il est possible d’installer des nichoirs artificiels. Les nids des hirondelles de fenêtre doivent être protégés du soleil. Il est important que l’espace face au nid soit dégagé de tout arbre. Les nids doivent être placés à minimum 4 mètres de hauteur et il est nécessaire d’en installer plusieurs pour l’hirondelle des fenêtres. Pour les hirondelles rustiques, les nids artificiels prennent des formes de coupelle. Ils sont à installer sur des solives dans les bâtiments tels que granges… Pour les hirondelles rustiques, il est nécessaire de les éloigner les uns des autres.

Contrairement à ceux des hirondelles, les nids des martinets ne sont pas visibles. L’idéal est de conserver les anfractuosités du bâti telles les trous de boulins, les fissures ou les dessous des toits. Le trou d’envol du martinet noir doit faire 60 mm de large sur 30 mm de haut. Il est également possible de rénover une façade en laissant en place les anfractuosités mais aussi de les intégrer à la conception de la structure.

Pour les martinets, il existe des nichoirs à encastrer. Ils permettent de favoriser la nidification tout en assurant une grande discrétion visuelle. Ce type de nichoir se pose simplement à la place d’un parpaing ou d’une brique lors de la construction ou la restauration du bâtiment. Les nichoirs peuvent être aussi en béton de bois ou en bois et peuvent être simples ou doubles ou triples. Les colonies étant généralement importantes, il est nécessaire dans le cadre de mesure compensatoire d’installer plusieurs nichoirs. Il est également important que l’espace face au nichoir soit entièrement dégagé, car les martinets arrivent à vive allure près de leur nid.

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